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Michel Barnier, Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services, ancien Ministre © Union européenne, 2010

 

Interpellé par la montée des partis populistes en Finlande, en France et ailleurs en Europe, Michel Barnier, a saisi l’occasion de la journée de l’Europe et du 61ème anniversaire de la déclaration Schuman pour appeler solennellement les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 à renforcer "l’Union des Européens" et à construire "une nouvelle Europe", lors d’un discours prononcé à l’Université de Humbold, à Berlin.

Selon le Commissaire au Marché intérieur et aux Services, qui s'exprimait ici à titre personnel, l'Europe est à un moment charnière de son histoire. D'un point de vue intérieur, le repli national constitue une menace au projet européen. D'un point de vue extérieur, l'absence de volonté commune pourrait condamner l'Europe à n'être qu'une puissance régionale, "sous influence" des grandes économies et spectateur la gouvernance mondiale.
"Notre intérêt et notre besoin d'être ensemble sont plus forts que jamais", affirme Michel Barnier en reprenant les mots employés par Robert Schuman dans sa déclaration du 9 mai. "Mais en avons-nous toujours envie ?", poursuit-il en décrivant le "malaise européen", né de "la méfiance ou de l'indifférence des citoyens à l'égard de l'Europe". Afin de sceller "un nouveau contrat avec les citoyens" et construire une Europe "qui agit, protège et rayonne", l'ancien Ministre propose de s'attaquer à cinq défis.

La démographie et la mobilité : d'un côté il convient d'anticiper les effets économiques, sociaux et budgétaires du vieillissement de la population européenne, de l'autre de rappeler les vertus de la mobilité, "source de progrès humain et d'épanouissement personnel". Faisant référence au débat sur la gouvernance de l'espace Schengen, suite à l'afflux d'immigrés tunisiens sur les côtés européennes, Michel Barnier appelle "à une politique communautaire forte et humaniste pour l'immigration et pour l'intégration".

L'énergie et le changement climatique qui impliquent de "consommer mieux" et de "polluer moins", de construire ensemble les énergies du futurs et qui exigent une attitude ambitieuse de l'UE dans les négociations internationales.

La croissance et l'emploi au sein de l'UE qui concernent aussi bien le chantier de régulation financière que celui de la gouvernance économique et qui nécessitent la création de "nouvelles politiques communes en faveur de la croissance de notre continent, pour l'investissement dans l'éducation, pour la formation et l'innovation".

L'influence extérieure de l'Union qui passe par "une diplomatie commune des Européens", construite sous l'impulsion de la Haute Représentante de l'UE, Catherine Ashton, et à travers le Service européen d'action extérieur (SEAE) que Michel Barnier souhaiterait voir rebaptisé "Ministère européen des affaires étrangères". Ce dernier appel également à une relance de la Communauté européenne de défense, chantier essentiel pour que l'Europe se donne les moyens d'assurer "sa propre défense collective" et fasse figure de "partenaire robuste et crédible des Etats-Unis."

La démocratie européenne qui ne signifie pas aux yeux de Michel Barnier la construction d'un Etat fédéral qui "se substituerait aux Etats-nations ou aux régions", mais une "Fédération des Etats nations" impliquant le partage des souverainetés nationales pour créer "une souveraineté européenne". Cette construction politique impliquera, "un jour", la création du poste de Président de l'Union européenne, qui cumulera les fonctions actuelles de Président du Conseil européen et de Président de la Commission européenne.

En prononçant son discours à l'Université de Humboldt, à Berlin, Michel Barnier s'est volontairement inscrit dans les pas de Joschka Fischer, Ministre allemand des Affaires étrangères, qui le 12 mai 2000 a prononcé un discours fondateur sur "la finalité de l'Europe" . Son appel lancé aux dirigeants européens pour mener "un acte de refondation politique délibéré de l’Europe" avait alors été en grande partie à l'origine de la convocation de la Convention sur l'avenir de l'Europe et de la rédaction de la Constitution. Espérons que le discours de Michel Barnier soit à l'origine d'une dynamique d'approfondissement de l'intégration aussi importante. Ce dernier à toutefois retenu les leçons de l'échec de l'épisode constitutionnel en reconnaissant "sans doute trop d'audace" et une concentration trop importante sur "le moteur" et "la mécanique européenne". La relance européenne appelée de ses vœux par Michel Barnier se veut plus pragmatique. Elle pose moins la question du "comment" que du "pour quoi faire". C'est donc sur cinq grands chantiers que le Commissaire dessine la route à suivre avec un mot d'ordre : l'unité plutôt que le chacun pour soi.

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