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1er rang, de gauche à droite : Lee Myung-bak (Corée du Sud), Nicolas Sarkozy (France), Abdullah bin Abdul Aziz Al Saud (Arabie Saoudite), Hu Jintao (Chine), Gordon Brown (Royaume Uni), Luiz Inácio Lula da Silva (Brésil), Susilo Bambang Yudhoyono (Indonésie), Felipe Calderón (Mexique), Cristina Kirchner (Argentine).
2ème rang, de gauche à droite : José Manuel Barroso (Commission européenne), Manmohan Singh (Inde), Recep Tayyip Erdogan (Turquie), Barack Obama. (Etats-Unis), Dmitry Medvedev (Russie), Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud), Jan Peter Balkenende (Pays-Bas), José Luis Rodríguez Zapatero (Espagne), Angela Merkel (Allemagne).
3ème rang, de gauche à droite : Dominique Strauss-Kahn (FMI), Ban Ki-Moon (ONU), Pascal Lamy (OMC), Abhisit Vejjajiva (Thaïlande), Silvio Berlusconi (Italie), Meles Zenawi (Éthiopie), Kevin Rudd (Australie), Taro Aso (Japon), Mirek Topolánek (République tchèque – UE), Mario Draghi (Conseil de stabilité financière), Robert Zoellick (Banque mondiale).

 

Le 2 avril 2009, les 20 chefs d’Etat des pays les plus industrialisés et les représentants des principales institutions financières internationales se retrouvaient à Londres pour un sommet crucial censé poser des jalons pour sortir le monde de la crise financière et économique.

Le 2 avril 2009, les 20 chefs d’Etat des pays les plus industrialisés et les représentants des principales institutions financières internationales se retrouvaient à Londres pour un sommet crucial censé poser des jalons pour sortir le monde de la crise financière et économique.

Depuis l’été 2007 et l’explosion de la "bombe" des subprimes, une mécanique inéluctable a plongé l’ensemble des marchés mondiaux dans l’une de ses plus graves crises depuis celle des années trente : effondrement du crédit, faillites bancaires (dont celle de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, quatrième banque d’investissement américaine) assèchement du marché interbancaire…

Les plans de sauvetage lancés aux Etats-Unis (plan Paulson du 18 septembre 2008 de 700 milliards de dollars, porté par son successeur, Tim Geithner, jusqu’à 1 500 milliards en février 2009) ou dans l’Union européenne (lors du Conseil européen d’octobre 2008 les 27 adoptaient un plan-cadre de sauvetage du système financier à l’échelle européenne qui, décliné au niveau national atteignait près de 1 500 milliards d’euros au sein de la zone euro) n’ont pu réussir à enrayer totalement la crise.

La contraction du commerce mondial et la chute de la production industrielle ont conduit à une récession touchant tous les pays du Nord comme du Sud. Les plans de relance économique se cumulent quant à eux à hauteur milliers de milliards de dollars.

A l’approche du Sommet de Londres, le principal défi des leaders du G20 était de parvenir à surmonter leurs divisions. Les anglo-américains mettaient l’accent sur la nécessité de mettre en place des aides à l’économie bien plus conséquentes que celles consenties par exemple en Europe, tandis que les pays de l’eurozone, eux, et notamment les Français et les Allemands souhaitaient avant tout mettre en place une régulation mondiale des marchés financiers : lutte contre les paradis fiscaux, révision de règles de solvabilité, réglementation des agences de notation etc. Du côté du Japon et de son Président Taro Aso, l’accent était davantage mis sur la relance économique et la lutte contre le protectionnisme. Il était sur ce dernier point suivi par le Président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, qui en tant que porte parole des pays émergents appelait de ses vœux la conclusion rapide du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial. Le Président russe, Dimitri Medvedev, avait quant à lui jeté un pavé dans la marre à la veille du G20, en soutenant une réforme du système international de réserves de changes, passant par le remplacement du dollar comme monnaie de réserve par une autre monnaie internationale.

A l’issue du Sommet, les premières déclarations du Premier ministre britannique, Gordon Brown, pouvaient souligner le succès d’une rencontre ayant permis aux gouvernements concernés d’afficher un front uni, même si c’était de surface : "Aujourd’hui, le monde s’est uni pour lutter contre la récession mondiale. Pas avec des mots, mais avec un plan de reprise mondiale et de réformes, assorti d’un calendrier clair (…) Un nouvel ordre mondial émerge et avec lui nous entrons dans une nouvelle ère de coopération internationale".

Les 20 chefs d’État rendaient en effet publique une déclaration commune détaillant un ensemble d’engagements pour améliorer le système de régulation financière internationale, sortir les économies de la récession, renforcer les institutions internationales et venir en aide aux pays émergents.

La volonté des membres du G20 s’est exprimée sur plusieurs plans :

1. Renforcement du rôle du FMI dans le système financier international et dans la lutte contre la crise

Les ressources du FMI seraient triplées et portées à 750 milliards de dollars afin de renforcer sa capacité d’intervention en faveur des pays les plus pauvres et les plus touchés par la crise. Les ressources propres du FMI seraient également augmentées de 250 milliards, par une émission supplémentaire de droits de tirage spéciaux (DTS) (l’unité de compte du FMI).

La légitimité du FMI serait renforcée grâce : à une reforme des droits de vote afin de mieux prendre en compte les nouveaux équilibres économiques mondiaux et donner davantage de place aux pays émergents ; et à une réforme du mode de nomination de son président "via un mécanisme transparent et basé sur le mérite" (un accord tacite jusqu’à présent en vigueur réservait la direction du FMI à un Européen et celle de la Banque mondiale à un Américain).

2. Relance et aide aux autres institutions financière

Le G20 a chiffré à 5 000 milliards de dollars l’ensemble des plans de relance mis en œuvre par les États pour lutter contre la récession et sauvegarder l’emploi.
250 milliards de dollars seraient consacrés à aider à relancer les échanges mondiaux.
Les banques de développement (notamment en Asie et en Afrique) recevraient 100 milliards de dollars d’aide.

3. Renforcement de la supervision financière et de la régulation

Un Conseil de la stabilité financière se substituerait au Forum de stabilité financière (FSF) (instance de coopération et de discussion créé en février 1999 à l’initiative des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G7. Le FSF regroupe les autorités monétaires et financières, les superviseurs et les régulateurs des grandes places financières, ainsi que diverses institutions ou organisations internationales). Il sera chargé, en coopération avec le FMI, d’établir un mécanisme d’alerte sur les risques macroéconomiques et financiers et de proposer des mesures pour y faire face.
La supervision serait étendue à tous les acteurs du marché, notamment aux hedges funds. Les agences de notation seraient régulées. Le "hors-bilan" des banques devra être intégré dans le calcul des ratios prudentiels, de sorte que l’endettement des banques n’échappe plus à tout contrôle.
Quant aux normes comptables, issues des standards américains, elles seraient elles aussi réformées afin de ne pas avoir d’effets amplificateurs des cycles économiques.

4. Lutte contre les paradis fiscaux

Malgré l’affirmation du communiqué du Sommet selon lequel "L’ère du secret bancaire est terminée", les paradis fiscaux ne sont pas supprimés. L’OCDE est seulement chargée de publier une liste des pays qui refusent les échanges d’informations fiscales avec d’autres États. La préoccupation de la perte de richesse causée par les paradis fiscaux est tout de même exprimée.

5. Lutte contre la pauvreté et croissance verte

Le G20 s’engage à respecter les objectifs du millénaire (engagements pris dans le cadre de l’ONU, en 2000, pour réduire la pauvreté et augmenter l’aide aux pays les plus pauvres) et autorise le FMI à vendre une partie de son stock d’or pour aider les pays les plus pauvres.
Le G20 s’engage à créer les conditions pour "une croissance soutenue et verte".

Lors de la conférence de presse qui se tenait à l’issue du Sommet, le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, saluait des conclusions "plus ambitieuses qu’attendu". Sans doute. La suite donnée à ces conclusions permettra de vérifier cette appréciation optimiste.

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