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L’ancien Premier ministre polonais, Député européen depuis 2004 et membre du PPE, Jerzy Buzek a été élu Président du Parlement européen le 14 juillet 2009 pour un mandat de deux ans et demi. Il succède ainsi à l’Allemand Hans-Gert Pöttering (PPE). © Parlement européen

 

Avec 555 voix sur 713 votants, c’est l’ancien Premier ministre polonais (1997-2001) et membre du PPE, Jerzy Buzek, qui a été élu à la tête de l’assemblée pour la première moitié de la législature 2009-2014. Il succède ainsi à l’Allemand Hans-Gert Pöttering.

Après les élections européennes de juin 2009 puis la constitution définitive des groupes politiques en vue de la nouvelle législature, les députés européens ont choisi leur nouveau président dès la première journée de la session inaugurale du Parlement européen qui se tenait du 14 au 17 juillet.

Avec 555 voix sur 713 votants, c’est l’ancien Premier ministre polonais et membre du PPE, Jerzy Buzek, qui a été élu à la tête de l’assemblée pour la première moitié de la législature 2009-2014. Il avait face à lui la suédoise Eva-Britt Svensson, candidate du groupe de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NGL), qui a obtenu 89 voix. Une semaine avant le vote, le candidat du groupe ADLE, le britannique Graham Watson, ainsi que l’italien Mario Mauro, autre candidat du PPE, s’étaient tout deux retirés de la course, laissant ainsi la voie dégagée à l’élection de Jerzy Buzek. Les sociaux-démocrates (S&D, nouveau nom du groupe socialiste) n’avaient quant à eux pas présenté de candidat ; l’accord technique conclu avec le PPE – ensuite signé par le groupe lADLE -, leur assurant la présidence du Parlement pour la seconde moitié de la législature. C’est le Président du groupe S&D, l’allemande Martin Schulz qui devrait occuper ce poste à partir de janvier 2012. Jerzy Buzek succède à l’allemand Hans-Gert Pöttering (PPE), Président du Parlement depuis janvier 2007.

Une élection historique et symbolique

Depuis l’élargissement de 2004, Jerzy Buzek devient le premier député européen issu d’un des 10 pays d’Europe centrale et orientale à accéder à la présidence du Parlement européen. Le nouveau Président n’a pas manqué de souligner le caractère symbolique de son élection, en déclarant lors de son discours inaugural : "C’est un grand jour, avant tout du point de vue symbolique Un représentant d’un pays d’Europe centrale et orientale se voit investi de cette grande responsabilité par la volonté des députés européens. (...) Je considère cette élection comme un signe pour nos pays. Je la considère également comme un hommage rendu aux millions de citoyens de nos pays qui ont refusé un régime malfaisant. Je me sens le représentant de tous ces pays. (…) Depuis cinq ans, nous bâtissons ensemble une Europe unie. Il n’y a plus de "nous" et de "vous". Nous pouvons désormais affirmer bien haut : c’est notre Europe commune".

En tant qu’ancien membre de Solidarnosc, les racines de l’engagement politique de Jerzy Buzek confèrent un relief particulier à cette élection au regard de l’histoire de l’Europe et de son unification. Scientifique, professeur à l’université de Silésie et auteur de nombreux travaux en chimie, Jerzy Buzek s’engage en 1980 auprès du syndicat Solidarnosc et devient président du premier congrès national. Aux côtés de nombreux autres intellectuels qui rejoignent le mouvement de grève et de contestation politique lancé par les ouvriers du chantier de Gdansk, il participe à la libéralisation et à la démocratisation du régime communiste qui tombe à la suite de l’organisation des premières élections libres en juin 1989. Soulevant de nombreux espoirs auprès des dissidents des autres pays satellites, l’action de Solidarnosc joua un rôle déterminant dans le processus qui conduisit à la chute en cascade des régimes communistes d’Europe de l’Est puis à la chute du Mur de Berlin.

Une autre figure du combat pour la paix et la liberté en Europe, militant et cadre de Solidarnosc aurait pu accéder avant Jerzy Buzek à la présidence du Parlement européen : en 2004, Bronislaw Geremek, avait été candidat à ce poste. Membre du groupe ADLE, il avait été victime de l’accord passé entre les conservateurs et les socialistes pour le partage de la présidence du Parlement pour la législature 2004-2009. Outre cet accord, les esprits n’étaient peut être pas prêts à voir un député issu des nouveaux pays membres ou des anciens "pays de l’Est", présider le Parlement européen. Clin d’œil de l’histoire, c’est un an jour pour jour après la mort tragique de Bronislaw Geremek, que son compatriote devient Président de l’assemblée.

Premier ministre de 1997-2001 : l’adhésion de la Pologne à l’OTAN et à l’Union européenne comme priorités

Directeur scientifique à l’Académie polonaise des sciences (PAN), Jerzy Buzek reste actif au sein de Solidarité après 1989 et l’élection de Lech Walesa à la Présidence de la République en 1991. Après la défaite de ce dernier lors de l’élection présidentielle de 1995, d’anciens cadres de Solidarité dont Marian Krzaklewski créent un nouveau parti, l’Alliance électorale Solidarité (AWS), situé au centre-droit de l’échiquier politique. A la veille des élections législatives de 1997, Jerzy Buzek rejoint l’AWS et préside un groupe de travail sur l’économie. Jusqu’alors peu connu des Polonais, Jerzy Buzek est nommé Premier ministre du gouvernement de coalition formé entre l’Union des libertés (UW, parti libéral) et l’AWS, sorti victorieux de ces élections. Parallèlement aux réformes sociales et économiques essentielles pour accompagner la modernisation du pays, les relations extérieures sont au cœur des priorités du gouvernement de Jerzy Buzek avec deux objectifs : l’entrée dans l’OTAN et l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Union européenne. Il peut compter pour cela sur deux grandes figures politiques polonaises, anciens cadres de Solidarnosc, atlantistes et profondément pro-européens : Bronislaw Geremek aux Affaires étrangères et Janusz Onyszkiewicz, à la Défense. Tout deux rejoindront le Parlement européen en 2004. La Pologne intègre l’Alliance atlantique en 1999, tandis que les négociations d’adhésion à l’UE s’ouvrent en 1998. Celles-ci occuperont toute la durée du mandat de Jerzy Buzek et furent conclues en décembre 2002. Jerzy Buzek reste l’un des rares premier ministre polonais à être allé au terme des quatre années de son mandat, prouvant ainsi ses qualités d’homme de compromis au sein d’un gouvernement de coalition pourtant très hétéroclite.

Le Premier ministre sortant connait toutefois une déconvenue lors des élections de 2001. L’Alliance électorale Solidarité de la Droite (nouveau nom de l’AWS) qu’il conduit ne parvient pas à réaliser un score lui permettant d’être représenté à la Diète. L’année 2001 marque alors une réorganisation du paysage politique à droite. Suite à la disparition de l’AWS et de l’UW, deux nouveaux partis voient le jour : le Parti Droit et Justice (PiS) de l’actuel Président, Lech Kaczynski , et la Plate-forme civique (PO) de l’actuel Premier ministre Donald Tusk. Jerzy Buzek rejoint le PO, sur les listes duquel il se fait élire député européen en 2004.

Bilan d’un mandat de député européen et défis d’une présidence

Durant son premier mandat en tant que député européen, Jerzy Buzek va s’illustrer pour son activisme au sein de la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie, mettant ainsi à profit toute son expertise scientifique. Il est nommé rapporteur sur différents dossiers d’importance dont : le septième programme-cadre pour les activités de recherche, de développement technologique et de démonstration (en 2006), le programme-cadre pour l’énergie atomique (en 2006) ou encore le plan stratégique européen pour les technologies énergétiques (2008). En 2006, il est élu meilleur député européen par le Parliament Magazine pour son travail dans le domaine de la recherche. Alors que les dossiers énergétiques et climatiques ainsi que l’augmentation des efforts en matière de recherche et développement constitueront très certainement des dossiers clés que le Parlement aura à traiter durant ces prochaines années, l’expérience et l’implication de son nouveau Président sur ces différentes questions pourraient s’avérer particulièrement profitables. Dans son discours inaugural, Jerzy Buzek a d’ores et déjà mis l’accent sur ces questions stratégiques : "Nos électeurs veulent être assurés que, lorsqu’ils ouvriront le robinet du gaz, il y aura du gaz. C’est pourquoi la sécurité énergétique est si importante. Nos citoyens ont peur que les conséquences des changements climatiques nous atteignent comme elles atteignent l’Asie, l’Afrique ou le Pacifique. Nous devons œuvrer à prévenir cela."

En matière de représentation à l’extérieure du Parlement européen, aspect central de la fonction de Président du Parlement, la trajectoire de Jerzy Buzek pourrait l’incliner à se montrer tout particulièrement attentif à la stabilité des pays voisins de l’EU et au respect des droits de l’homme. Lors de la précédente législature, il était membre de la délégation pour la Coopération parlementaire UE-Ukraine et à ce titre soutenu le mouvement d’émancipation et d’ouverture vers l’Ouest qu’avait connu l’Ukraine lors de la "Révolution orange". Un dossier directement lié aux relations avec le grand voisin russe. Au moment où l’Union européenne cherche à renouveler les bases de son partenariat avec la Russie, Jerzy Buzek, qui est parfaitement russophone, trouvera là un défi diplomatique de taille.

Elu le jour de la fête nationale française, le nouveau Président du Parlement a fait de la devise de la République française, la devise de l’Union européenne : "220 ans après la révolution, dont le message était composé de trois mots : "Liberté, égalité, fraternité". Chacun d’eux résonne avec force et assurance dans l’Union européenne d’aujourd’hui". Un bel hommage qui ne pourra pas laisser les Français insensibles.

 

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