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Entretien du 19/01/16
Benoît Marbot
Auteur et metteur en scène de théâtre

L’usage est de dénigrer la Communauté européenne en négligeant ce qu’elle nous a apporté - et qui n’a pas de prix : presqu’un siècle de paix…

 Avec cette pièce, qui raconte la visite qu’un jeune officier fait à sa fiancée pendant la Première Guerre Mondiale, vous ressuscitez toute une époque… Pourquoi ?

D’abord parce que nous allons souhaiter cette année le centenaire de la bataille de Verdun qui est un événement essentiel à la fois de l’histoire de notre pays et de la construction européenne… Ensuite parce que cette pièce, écrite et jouée à nombreuses reprises depuis sa création en 1991 (pendant la Guerre du Golfe) m’a paru toujours d’actualité et qu’un éditeur (La Librairie Théâtrale) m’a proposée de la rééditer…

En quoi cette histoire d’un autre temps peut-elle nous toucher ?

Elle peut nous toucher parce qu’elle ravive des éléments de notre mémoire individuelle et collective par les situations qu’elle expose. De nombreuses familles françaises ont été d’une manière ou d’une autre marquées par cette Grande Guerre. En quatre ans, notre pays a aussi beaucoup changé : nous avons tourné la page du XIXe et de la Belle Époque et nous sommes entrés assez brutalement dans l’époque moderne… Ma pièce raconte aussi cette transition.

Quels sont selon vous les grands changements opérés dans cette période ?

Les femmes jouent un rôle beaucoup plus important dans les affaires sociales et politiques du pays. Mon héroïne Isabelle incarne à sa manière cette émancipation. Le recours massif aux troupes coloniales pour défendre le territoire national nous obligera à revoir notre attitude à l’égard des peuples que nous avions envahis. Les tensions qui subsistent encore aujourd’hui dans la société française autour de l’immigration africaine résultent en partie de ce qui s’est passé à cette époque.

Vous parlez de la construction européenne…

L’usage est de dénigrer la Communauté européenne en négligeant ce qu’elle nous a apporté - et qui n’a pas de prix : presqu’un siècle de paix… Le lieutenant Philippe d’Ambrémont déplore que l’Europe ait décidé de s’entre-tuer : cette guerre a été véritablement une sorte de suicide de l’Europe (et notamment de sa jeunesse) dont nous supportons encore aujourd’hui les conséquences. Cette pièce nous rappelle le courage de ceux qui sont partis se battre mais aussi la cruauté, l’absurdité de cette guerre…

C’est une pièce « engagée » ?

Non. Il n’y a pas de messages. Il n’y a qu’un groupe d’hommes et de femme qui se débattent dans leurs contradictions. Ils peuvent à la fois nous charmer, nous faire rire et nous horrifier. La magie du théâtre, quand elle opère, permet ce rapprochement.

*La Valse avant la nuit de et mis en scène par Benoît Marbot. Avec Leslie Lipkins, Valentin Papoudof, Bernard Passavy, Claudy Corvo, Paul Spera. Costumes : Cécile Flamand. Lumière : Colas Reydellet. Décor : Pierre Serval.

Du 13 au 16 et du 20 au 23 janvier à 20 h 30 au Théâtre du petit Parmentier, place Parmentier, 92200 Neuilly-sur-Seine, métro porte Maillot, tél. : 01 46 24 03 83

Vendredi 1er avril 2016 à 20h45 à l’Espace Carpeaux, 15 Boulevard Aristide Briand, 92405 COURBEVOIE, tél : 01 47 68 51 50

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