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Entretien du 21/07/15
Arnaud Leroy
Député français

Avec un centre de gravité de plus en plus tourné vers l’est, il est urgent de rappeler la vocation maritime de notre continent

  Que veux dire le terme « économie bleue » ?

Le terme « économie bleue » recouvre l’ensemble des activités économiques qui sont liées à la mer. Cela étant, il faut entendre ce terme de manière large : cela ne concerne pas uniquement le transport maritime, l’activité portuaire, la pêche ou la construction navale. L’économie bleue recouvre aussi des secteurs comme l’aquaculture, la conchyliculture, le développement des énergies marines renouvelables ou encore le tourisme.

Je me réjouis que ce terme soit de plus en plus utilisé en France par les professionnels du secteur mais surtout par les responsables publics. Cela signifie que nous prenons enfin conscience du potentiel de notre territoire maritime et que nous commençons à penser de manière globale les politiques que nous devons mettre en place. Enfin, il faut noter que c’est ce terme aussi qui émerge de plus en plus au niveau européen dans le cadre des discussions en cours.

L’économie bleue s’oppose-t-elle à l’économie verte ?

Non, puisqu’elles partagent, in fine, des objectifs communs : par exemple, une meilleure utilisation de la ressource énergétique et des matières première non renouvelables ou encore l’usage privilégié des écotechnologies et le bio mimétisme.

Tout comme l’économie verte, l’économie bleue est l’instrument d’une valorisation respectueuse de l’environnement, en l’occurrence la mer et les océans. La philosophie est donc la même mais le champ d’action et les politiques à mettre en place sont différentes.

La France est-elle exemplaire dans ce domaine ?

Si l’on tient compte de son potentiel, il lui reste encore de grandes marges de progression. La France possède aujourd’hui le deuxième territoire maritime au monde et dispose d’une large façade maritime.

Comme j’ai coutume de le dire, notre pays doit assumer son moi maritime, c’est-à-dire prendre conscience de ses atouts géographiques, se tourner résolument vers la mer et comprendre qu’à l’avenir son développement économique passera par là.

Qui plus est, ce sujet est de plus en plus au centre des débats économiques et écologiques. Des rendez-vous internationaux comme la COP21 permettent de donner un écho supplémentaire à ces préoccupations. Néanmoins, nous devrons continuer au plan national à considérer le maritime comme un secteur d’avenir pour notre pays.

Vous êtes à l’origine des « Ateliers de la Croissance Bleue » qui ont donné lieu à une proposition de loi. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Cette initiative a débuté par le rapport intitulé « Osons la Mer » que j’ai remis au Premier ministre en 2013. Par la suite, j’ai souhaité poursuivre ce travail à travers les « Ateliers de la Croissance bleue » qui m’ont permis de rencontrer pendant plusieurs mois les professionnels du secteur maritime. Ces échanges ont vocation à construire une proposition de loi qui permette de répondre à leurs attentes.

L’un des objectifs de cette proposition de loi est de simplifier et de faciliter la relance et le développement de notre économie maritime. Elle concernera de nombreuses activités : pêche, énergies marines renouvelables, transport maritime, portuaire, aquaculture, conchyliculture, etc. Bien sûr, le texte sera enrichi lors des débats au Parlement mais il est indispensable de recouvrir un champ assez large si l’on prétend légiférer en faveur de l’économie bleue.

Aujourd’hui, notre pays a plus que jamais besoin d’une grande loi maritime pour s’ancrer dans la croissance bleue, pourvoyeuse d’emplois, d’innovations, de valeur ajoutée. Cette loi qui sera examinée à l’Assemblée nationale en première lecture avant la fin de l’année doit être l’occasion d’affirmer une politique claire et ambitieuse dans ce domaine.

Cet enjeu ne doit-il pas également être traité au niveau européen ? Le plan d'action pour l'innovation dans l'«économie bleue» présentée en mai 2014 par la Commission Européenne est-il suffisant ?

Avant de juger s’il est suffisant, il faudrait surtout qu’il aboutisse au moins dans sa forme actuelle. La question d’un instrument financier autonome et d’un portage politique simplifié sont deux données essentielles pour la réussite de ce plan d’action dont la phase de consultation parlementaire n’est pas encore achevée.

Avec un centre de gravité de plus en plus tourné vers l’est, il est urgent de rappeler la vocation maritime de notre continent.

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