Le Cluster Maritime Français : Un succès français et européen

 Quel est le rôle du Cluster Maritime Français ?

Le CMF, créé en 2006 par et pour les professionnels du maritime, compte près de 360 membres : entreprises de toutes tailles, Pôles Mer, fédérations, laboratoires, centres de formation, acteurs économiques locaux, et la Marine nationale…Tous les métiers de la mer y sont représentés, y compris maintenant ceux de la "nouvelle industrie de la mer" : EMR, biotechnologies, marétique,, grands fonds marins…
 Communication, recherche permanente de synergies opérationnelles concrètes entre ses membres, et actions d’influence sont ses trois axes de travail. Enfin, le CMF a suscité la création de Clusters Maritimes actifs et reconnus dans les Outre-mer…
« Il n'y a rien de plus fort qu'une bonne idée au bon moment", écrivait Victor Hugo. Cette maxime illustre parfaitement notre action et notre légitimité. Aujourd’hui, à peu près tout le monde pense que si le CMF n'existait pas il faudrait l'inventer !

Existe-t-il des homologues européens ?

Le CMF a également co-créé le « Réseau Européen des Clusters Maritimes » (ENMC), aujourd'hui fort de 17 clusters nationaux de l'UE, pour que soient pris en compte l’importance et le poids du maritime dans les politiques et décisions de l’Union. Mais les différences de nature et de maturité sont encore grandes, et il faudra plusieurs années avant qu’existe un véritable Cluster européen. C’est ce à quoi je vais m’employer dorénavant.

Vous êtes le président et le fondateur du CMF. Quelles sont vos principales victoires à la tête du CMF ?

D’abord sa solidité, assurée par une équipe passionnée, remarquable de conscience professionnelle, de courage et d’esprit de service, et par l’engagement d’un conseil d’administration aussi représentatif que de haut niveau. Par ailleurs, contre l'avis de certains, mais sûr de la justesse de la démarche, j'ai décidé, non de partir, mais de laisser pleinement la place de président à un successeur incontestable au regard de ses qualités, de sa flexibilité de son charisme, de sa réputation, en fait de sa personnalité saluée par tous. Je sais que Frédéric Moncany prendra la dimension du poste et fera toujours mieux.
Nous pouvons être fiers aussi de la  progression quantitative et qualitative des membres. De 30 à la création à 360 aujourd'hui (auxquels il faut ajouter les plus de 150 membres des Clusters Maritimes d'Outremer). Et puis ce sont 1500  responsables maritimes qui se retrouvent une fois par an aux  « Assises » organisées avec nos amis et partenaires d'Infomer/Le Marin (en plus de l'IFM et des Echos), et ce sont encore 250 dirigeants qui se rencontrent sept fois par an au CMF, et près de 6000 cadres qui ont participé à nos groupes de travail de synergie. Enfin près de 400 coureurs ou supporters disputent annuellement  les 20 kms de Paris sous les couleurs de notre maillot de "l'Equipe de France du Maritime » !

Sur le fond, l'essentiel réside dans les résultats si concrets, divers, et stimulants pour notre économie maritime, de nos groupes de synergie. Je mentionnerais aussi volontiers la construction patiente de liens avec nombre d'ONG, témoignant de notre volonté d'inscrire toutes nos avancées dans le développement durable. Sur un autre front, je voudrais dire notre satisfaction immense  de la prise en compte du « maritime » dans tous les programmes de l'Education Nationale. Et ça n’est pas un hasard si deux livres récents, « Parions France » de Xavier Louy, et « Ras le bol les écolos » de Maud Fontenoy, se réfèrent abondamment au CMF...

Quel rapport entretien le CMF avec le gouvernement français ? Et avec les instances européennes ?

Totalement indépendant, le CMF est l’interlocuteur maritime incontournable des Pouvoirs Publics avec lesquels il entretient un dialogue permanent, ferme et constructif. Dialogue parfois difficile, mais toujours franc, et marqué par l’éthique intransigeante de notre comportement et de notre action. Et puis nos gouvernants prennent conscience de la « maritimisation » du monde. La mer est devenue un enjeu de pouvoir au sein du Pouvoir lui-même, et c’est une bonne nouvelle lorsque l'on sait que dans notre histoire cela ne fut le cas que lorsque quelques despotes éclairés eurent une Vision maritime: Louis XIII et Richelieu, Louis XIV et Colbert...!). Cette évolution rend d’ailleurs d'autant plus incompréhensibles les atermoiements et contradictions marquant trop souvent l’action de nos Pouvoirs Publics.

Vous quittez votre poste le 3 décembre prochain, Quels sont les grands défis que devra relever le futur Président ?

Le Cluster lui-même doit continuellement faire preuve de plus d'efficacité, d’esprit de service, car ses membres ont les mains dans le cambouis, et font face à une crise qui n’épargne personne. Ils ont donc le droit d’exiger de nous des démarches « productives » à tous niveaux : fondements d’une nouvelle politique maritime, soutien efficace à leurs dossiers, lancements de nouvelles initiatives « business »...

Cela devra passer aussi par un débat parlementaire annuel sur la stratégie maritime du pays, par la tenue d’un CIMER (Conseil interministériel de la mer) au moins tous les dix-huit mois et par l’écoute des avis du CNML (Conseil national des mers et du littoral)…