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Entretien du 1/09/08
Salomé Zourabichvili
Ancienne Ministre des Affaires étrangères de Géorgie

C’est l’ordre ou le désordre européen des années à venir qui est en jeu dans le conflit entre la Géorgie et la Russie

 Le Cercle des Européens : Lundi 1er septembre, les 27 chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union européenne vont se réunir lors d’un sommet extraordinaire consacré au conflit en Géorgie. De possibles sanctions de la part de l’UE ont été évoquées en réponse à la reconnaissance par la Russie de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. Qu’en pensez vous et plus généralement qu’attendez vous de ce sommet ?

Salomé Zourabichvili : Je l’ai dit et écrit : j’attends tout de ce sommet. Aujourd’hui la Géorgie ne compte que sur l’Europe, l’Amérique étant occupée ailleurs ; l’Europe et la présidence française ne peuvent se défaire du dossier géorgien qui a fait irruption et sur lequel elles seront jugées. Le premier grand défi de l’Europe est aussi sa première chance d’exister et de montrer que l’ordre européen peut être refondé à l’occasion de cette crise. Je ne crois pas aux sanctions politiques, car en réalité la seule sanction efficace a déjà été adoptée par les milieux économiques et financiers. Les 27 chefs d’Etat ne pourraient rien dire ni faire de plus convainquant en ce domaine.

En revanche eux ils peuvent envoyer un double message à la Russie sur le terrain géorgien, que celui-ci n’est plus la chasse gardée de la Russie en y "entrant en force" , mais sous une forme européenne : pacifique, économique, reconstructive, et politique. Il faut que l’éventail européen se déploie en Géorgie et coupe l’herbe sous les pieds des chars russes , les faisant apparaître encore plus anachroniques face aux instruments modernes de l’influence et de la présence. C’est le contraire d’un chèque en blanc à la Géorgie qui reviendrait à la ramener dans une dépendance d’assistée dont elle était en train de s’émanciper et de réalimenter une corruption qui ne demande que cela. Et bien sur mais sans s’y attarder entériner la non reconnaissance des entités et réaffirmer haut et fort l’intégrité territoriale.

L’autre message après ce coup d’arrêt à l’expansion russe sur le terrain géorgien est le message d’avenir. La nécessité de redessiner ensemble l’ordre européen. De remettre à plat les principes et les règles, de les arrêter ensemble. Il faut que participent à cette conférence sous l’égide de la Russie et de l’Union européenne, tous les pays de la grande Europe , y compris les candidats incertains comme la Géorgie, l’Ukraine ou la Turquie (ce qui serait au demeurant une plus sûre façon de les "faire européens" que des promesses d’avenir) et bien sur les Etats-Unis. Ce serait un nouveau Yalta à l’envers où l’Europe occuperait enfin le fauteuil qui lui revient, l’Amérique étant ramenée à sa place d’ami de la famille, qui offrirait enfin à la Russie une respectabilité autrement crédible que celle que procure la peur, une peur elle-même relative car à près tout la Russie ne vient de prouver que sa relative impuissance.

Comment expliquez-vous le lancement par le Président géorgien de l’intervention militaire en Ossétie du sud dans la nuit du 7 au 8 août ? Comme le prétendent les Russes, Mikhaïl Saakachvili a-t-il été incité par les Etats-Unis à réaliser cette opération ?

Tout d’abord on ne peut pas placer aussi simplement le point de départ de la confrontation à l’opération de cette nuit du 7 au 8 août. Ce conflit était en germe dans tous les actes de provocation que la Russie avait accumulé depuis des mois et plus intensivement depuis des semaines. C’était d’ailleurs la connaissance de cette situation explosive qui avait amenée Condoleeza Rice à Tbilissi en juillet avec un message de retenue pour les Géorgiens. Nous savons que les Russes veulent vous pousser à la faute, nous avons connaissance de la multiplication des provocations sur le terrain, ne perdez pas votre sang-froid – était en substance l’injonction du secrétaire d’Etat américain. Quant à la question de savoir ce qui s’est passé réellement en cette nuit du 7 août, ce qui a poussé le président Saakashvili, c’est une question qui non seulement ouvrira sans aucun doute un débat politique, mais au-delà viendra nourrir un débat d’historiens qui marquera les générations futures. Les Russes ont-ils construit une de ces manipulations dans laquelle ils sont passés maîtres et réussi – mais comment – à convaincre qu’ils n’interviendraient pas ! Ou bien la confiance dans le partenaire américain a-t-elle outrepassé les limites par eux mêmes fixées. Je ne sais et aujourd’hui pour moi, au-delà même des bénéfices politiques immédiats que je pourrais tirer d’une critique en règle des erreurs du président géorgien, il me semble comme à l’ensemble de la classe politique géorgienne, que la réflexion et l’énergie doivent se tourner vers les enjeux immédiats.

Lorsque vous étiez ministre des Affaires étrangères de Géorgie vous aviez obtenu de Moscou le retrait des bases militaires russes de Géorgie. Pourquoi les troupes russes résidaient-elles en Géorgie et comment se sont passées ces négociations réussies ?

Les troupes russes étaient en Géorgie à la suite d’un accord avec le président Chevardnadzé, dont les errements en matière de politique étrangère mériteraient aussi une analyse séparée, alors même qu’il bénéficie en Europe d’une réputation usurpée de grand diplomate et de "libérateur" de l’Allemagne de l’Est. La négociation pour leur retrait était un serpent de mer. Le sommet de l’OSCE à Istanbul en 1999 avait consacré un accord sur le principe de ce retrait, dont les russes n’ont ensuite cessé de discuter la légitimité. "Nous avons accepté le principe d’un retrait mais non pris un engagement juridique", expliquaient-ils à l’appui de leur maintien sur place ! Cette négociation était pour moi d’un autre ordre, puisque précisément ma famille avait du fuir la Géorgie au moment et du fait de son invasion le 25 février 1921 par la XI ème armée russe en Géorgie ; acte par lequel la Russie soviétique défiait déjà la communauté internationale, en violant sans vergogne le traité d’amitié et de non agression conclu avec le gouvernement social démocrate de la Géorgie indépendante … le 7 mai 1920. !

Lorsque nous avons repris cette négociation avec le ministre russe, SergueI Lavrov, le climat entre les deux pays était relativement apaisé : la Russie n’avait rien fait pour déstabiliser le pays au moment de la révolution des roses, ou de la révolution en Ajarie et avait ainsi donné des signes de bon voisinage. Il en allait de même des autorités géorgiennes qui avaient lancé des signes positifs. Les relations économiques et politiques créaient un environnement propice. La Russie devait aussi réaliser que la puissance américaine et la solidité interne d’une Géorgie unie autour de son nouveau gouvernement ne lui offrait guère d’autres espaces de manœuvre.

Que vous inspire aujourd’hui l’incursion et maintenant l’occupation russe en territoire géorgien ?

C’est un triste retour en arrière. Tout est à refaire et plus encore puisque la Russie est entrée en territoire géorgien à une profondeur jamais atteinte. Poti, le port que mon arrière grand père avait créé de toutes pièces sur le site de l’ancienne Phasis grecque et dont il avait dirigé la municipalité vingt ans durant, qui est le poumon économique de la Géorgie, n’a jamais été occupée. La Mégrelie, région des plus riches et des plus dynamiques de la Géorgie, l’ancienne Colchide, vient d’être dévastée. L’autre région agricole puissante, la Kakhétie, région de vignobles, a été mise à genoux par le blocus russe exercé à l’encontre des vins géorgiens. C’est bien plus qu’une simple occupation militaire et la prise de gages territoriaux, c’est une tentative de mise sous domination que seul le poids d’une autre puissance de poids similaire, l’Europe, peut contrebalancer.

Quels sont les raisons et les enjeux de ce conflit ?

Lorsque Serguei Lavrov avait entamé avec moi les négociations qui allaient mener à la signature de l’accord sur le retrait des bases russes, le 31 mai 2005, il m’avait demandé quelles étaient mes motivations profondes et si l’intention n’était pas d’humilier la Russie par une éviction brutale de ses postes en Géorgie. Je l’avais alors assuré du contraire et de ma conviction qu’il s’agissait là de bien plus important de reconstruire une relation positive. Celle-ci ne pouvait se construire que sur une base nouvelle débarrassée des vestiges anciens et notamment d’un rapport de domination, tel que symbolisé par la présence de bases militaires d’un pays sur le territoire du second. C’était là un symbolique du rapport de forces d’un siècle écoulé et ne pouvait préfigurer la relation confiante de deux états voisins au XXème siècle.

Je crois que ce sentiment d’humiliation et la volonté de revanche sur cette humiliation est au cœur du comportement russe. C’est une humiliation interne aussi bien que venue de l’extérieur. Humiliation née de la conscience non acceptée d’une infériorité évidente tant dans le domaine économique, politique que militaire par rapport aux grandes puissances du moment, Chine comprise. C’est la Russie qui n’a pas réussi à mettre sur pied un système de santé, une armée moderne, un état fort mais rassuré, qui manifeste son mal être. Evidemment le sentiment, exacerbé par ce complexe d’infériorité, de se voir mette au défi par des états plus petits, tels que les voisins géorgiens, ukrainien, polonais, et que ce défi était encouragé par la puissante Amérique n’a rien fait pour atténuer une volonté de revanche qui n’a cessé de s’amplifier, ne cherchant que l’occasion pour se manifester pleinement.

L’enjeu c’est une Russie qui veut retrouver sa place dans le monde et d’abord dans ce qu’elle considère "sa" région, qui ne veut pas accepter ni qu’elle ne lui appartienne plus, ni qu’elle n’y ait plus d’exclusivité. Mais la Russie ne sachant pas sur quoi fonder sa prétention de puissance dans le monde, seul le pétrole cher ne suffisant à lui assurer cette place, cherche à la fonder comme elle l’a toujours fait par la négative. La capacité de nuisance demande moins de puissance que la capacité de construire et de créer une vraie zone d’influence positive. On en revient donc aux vieux ressorts : je prouve que j’existe en détruisant. Or, au-delà d’une démonstration qui inquiète par ce qu’elle révèle d’immaturité, la Russie n’a rien prouvé du tout : ni la puissance de son armée, car il fallait bien peu pour subjuguer la toute petite Géorgie, ni la puissance de ses alliances car elle reste seule avec ses abkhazes et ossètes, ni la puissance de sa diplomatie bien en peine de démontrer le bien fondé de cette intervention, ni de son économie qui vient au contraire de mettre en évidence ce que l’on savait sans y croire, son extrême dépendance des marchés internationaux.

Depuis la signature de l’accord de cessez le feu du 16 août sous l’égide de la Présidence française de l’Union européenne, Moscou a tardé à entamer son retrait d’Ossétie du Sud et occupe encore des points de contrôle autour de la ville de Gori et à l’Ouest de la Géorgie, dont le port pétrolier de Poti sur la Mer noire. Quelle est selon vous la stratégie poursuivie par la Russie ?

La stratégie de la Russie n’est pas une stratégie. Je crois qu’en entrant aussi loin en Géorgie, elle ne savait ni ce qu’elle voulait, ni où elle allait. C’est plus faute de défenses que cette offensive a créé sa propre dynamique. Je suis convaincue que la Russie pensait qu’elle serait arrêtée bien avant, soit par une défense plus effective de l’armée géorgienne, soit surtout par une mise en garde plus corsée des Etats-Unis, une fois Tskinvali reconquise. Faute de barrières, la déferlante russe a continué, étant elle incapable de se maîtriser. La reconnaissance des entités séparatistes ressort de la même dynamique incontrôlable. A une surenchère, une surenchère et demi sans calculer les conséquences. Je pense que la Russie ne sait pas quoi faire aujourd’hui des têtes de pont prises sur le sol géorgien mais veut les négocier au prix fort.

L’Union européenne a joué un rôle diplomatique important et positif. Estimez vous toutefois, comme certains analystes, que l’accord signé par les parties en présence est déséquilibré, notamment du fait qu’il ne mentionne pas l’intégrité territoriale de la Géorgie ?

J’estime d’abord et je ne cesserai d’en être reconnaissante à l’Europe, qu’elle a atteint dès le 12 août l’objectif immédiat d’un cessez le feu. Il ne faut pas oublier que dans la nuit du 11 août Tbilissi était survolée , ses abords bombardés et que le président géorgien dans une allocution le même soir à sa population ne lui garantissait la sécurité que pour les " 6-7 heures à venir". Cet accord a sauvé l’essentiel. Et comme je ne crois pas aux miracles, compte tenu du rapport des forces à ce moment , du silence américain qui est il faut se le rappeler aussi à ce moment "assourdissant", il n’est pas surprenant que cet accord pour être arraché ait nécessité ce qui fait l’essence de toute négociation, c’est-à-dire ces ambiguïtés qui permettent de sauver la face et de ne trancher qu’au règlement final.

Pour des raisons évidentes, il existe des nuances au sein de l’Union européenne entre d’un côté les pays Baltes et la Pologne, en particulier, partisans de la fermeté à l’égard de la Russie et d’un autre côté l’Italie, voire l’Allemagne et la France soucieuses de préserver de bonnes relations entre l’UE et la Russie. Comment, après les évènements en Géorgie, envisagez vous cette relation entre l’UE et la Russie ?

Je crois que ce qui se joue ici, plus que la seule relation entre la Russie et l’UE, c’est l’ordre ou le désordre européen des années à venir. Tout est remis en cause : l’intangibilité des frontières, l’intégrité territoriale, le non recours à la force, l’équilibre des armes conventionnelles puisque le traité CFE a cessé d’être (qui n’était que suspendu par la Russie jusque là) , les équilibres énergétiques, la signification des alliances et jusqu’à la signification de l’article 5 de l’Otan. Tout est mis à bas et tout est à reconstruire. Ceux qui pensent que l’on peut se contenter de bricoler une relation UE-Russie qui n’a jamais vraiment pris corps (cf. Mon ouvrage Fermer Yalta, paru à l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne, Paris 2007) se trompent. Tout est à refaire. L’ouvrage représente pour le XXIème siècle naissant un formidable pari. Les leaders qui seront à l’origine de cette œuvre de refondation seront les nouveaux pères fondateurs de la sécurité européenne. Ils auront peut être la chance de travailler avec une nouvelle Amérique, plus solide parce que plus aimée.

Comment éviter le blocage d’une résolution de fin de conflit au niveau des Nations Unies ? Et qu’attendez-vous de l’Organisation aujourd’hui ?

Rien, je crois que le centre de gravité s’est déplacé. L’Union européenne, parce qu’elle est la seule organisation qui ne soit pas plombée par ses mécanismes de veto des grandes puissances (comme l’ONU ou l’OSCE) et parce qu’elle démontre de jour en jour qu’elle arrive à réconcilier des visions différentes autour d’un même objectif, fonctionne. Elle a la chance aujourd’hui de faire la preuve de son efficacité en même temps qu’elle démontre son caractère unique et irremplaçable.

Après le vote de la Douma, pensez-vous crédible une sécession de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie ?

La sécession de facto, la quasi annexion par la Russie, tout cela est un fait ancien. Aujourd’hui la Russie a rendu le plus grand "de- service" à ces deux entités. Elle les a coupées du monde, peut être définitivement, les a embrassées dans l’accolade étouffante du giron de la Russie. On peut douter aisément de l’avenir de ces deux identités qui s’incarnent à travers quelques milliers d’habitants dans un grand ensemble russifié qui ne respecte ni les identités, ni les droits individuels et moins encore collectifs.

Je pense qu’au contraire, ce pas de trop fait par la Russie et qui révèle aujourd’hui toute son absurdité, peut déclencher une réflexion salutaire pour inventer en Europe un nouveau statut intermédiaire qui assure à la fois la survie identitaire des minorités sans menacer le principe de l’intégrité nationale et partant la stabilité du continent.

L’adhésion de la Géorgie à l’OTAN vous semble t-elle souhaitable pour garantir son indépendance et son intégrité territoriale ?

Je pense que l’Europe comme je viens de le dire est davantage armée pour inventer et assurer l’indépendance, l’intégrité et la stabilité de nos Etats. Ce n’est pas pour autant que l’adhésion à l’OTAN doit être écartée. La Russie en faisant de cette décision un diktat , oblige paradoxalement la Géorgie à aller de l’avant. Je pense que quand le moment viendra, la question de l’adhésion géorgienne devra être prise sur ses propres mérites : on a eu tord de refuser le MAP (plan d’action pour l’adhésion) pour "ne pas déplaire à la Russie", on aurait tord de l’accorder seulement pour défier la Russie.

Ce n’est que si la Géorgie demain est réellement démocratique, réformée, assurée de ses frontières, et si elle le décide, qu’elle devra entrer dans l’OTAN ; et la Russie alors devra l’accepter non comme un geste négatif à son encontre, mais comme une promesse peut être d’une nouvelle coopération, sur la Mer Noire par exemple.

Dans votre dernier ouvrage, Les cicatrices des Nations, l’Europe malade de ses frontières (publié en mai 2008 aux éditions Bourin), vous décrivez les dilemmes de l’Union européenne face à la question de l’élargissement, en relevant que ces incertitudes quant aux frontières de l’Union sont potentiellement sources d’instabilité en Europe. Comment s’applique ce raisonnement à la relation entre la Géorgie et l’Union européenne ?

De la même façon, nous voyons aujourd’hui combien les remises en cause d’une petite frontière telle que celle de la Géorgie peuvent affecter la stabilité des plus grands ensembles. Ce n’est pas la remise en cause des frontières qu’il nous faut aujourd’hui, mais la délimitation de celles qui sont incertaines : celle de l’UE, celle de la Russie. Je l’ai dit et je crois que cela se confirme : telle la colonne vertébrale est indispensable à un corps humain pour grandir et se développer, ainsi en va-t-il des états. Le "mal à la frontière" est source de toutes les aventures et de tous les errements.

En tant que leader du parti "La voie de la Géorgie" que vous avez fondé en mars 2005, que préconisez vous dans le contexte actuel - intérieur et extérieur - particulièrement troublé de votre pays ?

Aujourd’hui l’unité politique est la seule réponse. Comme à la veille de toute grande négociation, il faut que la Géorgie se rende à cette négociation unie autour de l’objectif, parlant d’une seule voix et sans notes discordantes. J’ai lancé dès le 20 août un appel en ce sens qui a été diffusé sur les ondes géorgiennes. J’ai proposé dans la ligne du travail que j’ai accompli pour défendre et illustrer les positions géorgiennes de prendre ma place dans le dispositif de négociation de la Géorgie, consciente d’y avoir une place à occuper. J’espère que le président géorgien et son entourage comprendront et comprendront très vite que la démocratie n’est pas qu’un vœu pieux, et que l’on ne sort des grandes tragédies que si l’on est unis on ne peut être unis qu’autour d’une cause partagée.

Quel espoir pour votre pays ?

Aujourd’hui la Géorgie pourrait paradoxalement sortir renforcée de cette grande tragédie et de cet ultime épreuve d’un pays qui a connu des siècles de tourmente. Elle a dans son malheur de grands atouts, et d’abord le soutien de l’Europe, d’une Europe qui pour la première fois se sent investie d’un rôle de premier plan ; elle bénéficie d’une unité nationale qui a étonné même les Russes qui espéraient voir la pays se déstabiliser de l’intérieur. Elle peut reprendre en mains son avenir et celui d’une région du Caucase qui attend de redevenir une région de dialogue et de croisements et non de confrontations.


 

Informations sur Salomé Zourabichvili
Salomé Zourabichvili, leader et fondatrice du parti politique la "Voie de la Géorgie", ancienne ministre des Affaires étrangères de Géorgie (entre mars 2004 et octobre 2005) et diplomate française d’origine géorgienne (elle a notamment occupé le poste de Premier secrétaire de l’ambassade de France à Washington (1984-1988), de Représentant permanent adjoint de la France auprès de l’Union de l’Europe occidentale Bruxelles (1993-1996) et d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de France en Géorgie entre 2003 et 2005).
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