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Rencontre du 28/06/06
Ernest-Antoine Seillière
Président de l'Union des confédérations de l'Industrie et des Employeurs d'Europe (UNICE)

Ernest-Antoine Seillière

En introduction de la Rencontre, Noëlle Lenoir, Présidente du Cercle des Européens, s’est réjouit de recevoir pour la première fois Monsieur Ernest -Antoine SEILLIERE, Président du patronat européen, l’Unice.

La Présidente à tenue a souligné que les orientations de cet organisme de dimension européenne, acteur majeur du dialogue social européen, dépassent les seules considérations économiques et sociales pour viser également les aspects de gouvernance politique de l’Union européenne.

L’UNICE, « 20 millions d’entreprises à travers l’Europe »

Présentant l’organisme européen qu’il préside, Ernest-Antoine SEILLIERE a rappelé que l’Union des Confédérations de l’Industrie et des Employeurs d’Europe regroupait 39 organisations d’entrepreneurs en et constituait l’expression organisée de 20 millions d’entreprises à travers l’Europe. Il a ensuite présenté la triple mission poursuivit par cette confédération : celle de partenaire social tout d’abord, de lobbying ensuite, c’est-à-dire de représentation des entreprises au niveau des institutions européennes, et une dernière plus méconnue mais tout aussi importante, de diffusion des positions de l’entreprise sur les perspectives stratégiques et les grands problèmes européens. Compte tenu de la crise que traverse aujourd’hui l’Union européenne après le refus de la France de ratifier la Constitution européenne, le Président de l’Unice a estimé nécessaire de mettre particulièrement l’accent sur ce dernier aspect.

L’analyse de l’UNICE sur la crise européenne

L’Unice a dégagé une position commune sur les grands problèmes européens. Le Président SEILLIERE a présenté les résultats de cette Ernestanalyse et décrit les trois crises convergentes qui touchaient actuellement l’Europe :
 - Une crise de gouvernance tout d’abord, qui est catastrophique et très mal ressentie par l’Entreprise. A cet égard, l’Unice entend porter à l’attention des gouvernements la nécessité impérieuse de prendre des initiatives qui organisent l’Europe. A défaut, l’Unice en tirera les conséquences stratégiques qui s’imposent.
 - Une crise de croissance, ensuite, flagrante dans la mesure où la croissance stagne en Europe aux alentours de 50% de la croissance moyenne mondiale. Les raisons de l’étouffement de la croissance européenne sont connues, les solutions aussi, puisqu’il s’agit d’assouplir les marchés du travail, de stimuler et d’organiser l’esprit d’entreprise, l’innovation et la recherche ainsi que de faire face aux conséquences de la délocalisation en essayant d’être compétitif à tous les niveaux. Même si ces questions relèvent de la compétence nationale, il est fondamental que l’Europe identifie clairement le problème de la compétitivité et le traite. Elle l’a fait en 2000 avec l’Agenda de Lisbonne en faisant le souhait de faire de l’Europe « l’ensemble le plus innovateur et le plus compétitif au monde ». Mais force est de constater que ce texte est resté au stade des intentions, malheureusement ignoré depuis 5 ans et en définitive dénué d’effet concret. Pourtant, la relance de la croissance constitue l’objectif majeur européen selon l’Unice qui entend solliciter activement les gouvernements afin qu’ils mettent en œuvre les moyens de faire face à la compétitivité mondiale.
- Une crise d’identité enfin, relative aux frontières de l’Union européenne, qui constitue pour l’entreprise un vice majeur du système en raison du manque de clarté qu’elle induit dans les relations commerciales.

Selon l’orateur, la convergence de ces faiblesses provoque une crise profonde au sein de l’Union qui commande de prendre des initiatives majeures sur le plan politique et diplomatique afin de relancer le projet européen, car le patronat européen ne partage pas l’opinion de ceux qui pensent que les choses vont s’arranger d’elles-mêmes à l’instar des crises précédentes qu’a connues l’Union européenne.

« L’entreprise à besoin de l’Europe pour se développer »

Dans ce contexte de crise européenne, Ernest-Antoine SEILLIERE a souligné le danger important de voir le monde de l’entreprise basculer dans l’indifférence vis-à-vis de la construction européenne.

La thèse principale défendue au sein de l’Unice revient à considérer que l’entreprise a besoin de l’Europe pour se développer, réussir, innover et survivre dans le monde qui s’organise. L’une a besoin de l’autre pour s’épanouir. Cette analyse reçoit l’assentiment de l’intervenant et constitue la position qu’a fait sienne l’Unice. Tel est en effet le message que veut porter l’Unice aujourd’hui. Mettant en garde l’auditoire, l’orateur a toutefois précise que s’il n’y a pas un réveil de la vision européenne, l’entreprise finira par se désolidariser de l’Union européenne. Ce qui aura des conséquences fâcheuses pour cette dernière car on voit mal comment elle pourrait s’organiser si elle n’avait plus l’appui de ses entreprises. Il est clair en effet selon l’orateur que si l’Union européenne perdait la confiance des entrepreneurs, elle s’exposerait à l’avenir à des crises sociales et politiques de premier ordre. L’initiative politique est donc, de ce point de vue, fondamentale ; elle passe par l’affirmation d’un projet européen majeur, déterminant, organisé, simple et volontaire. Tel est le message dont le Président de l’Unice est le porte-parole, épaulé dans sa mission par la CBI et le Medef.

L’Europe est porteuse d’un modèle de société unique

En conclusion de son intervention, Ernest-Antoine SEILLIERE rappelle les propos tenus par Noël GOUTARD qui déclarait récemment qu’à recommencer, il resterait sur le continent au lieu de partir aux Etats-Unis comme il l‘avait fait au début de sa carrière, car l’ Europe véhicule, à ses yeux, quelque chose de plus juste, de plus équitable, de plus écologique et de plus adapté au monde qui vient. Prolongeant l’analyse, Ernest-Antoine SEILLIERE insiste sur le fait que l’Europe est effectivement porteuse d’un modèle de société unique au monde dans la mesure où, même si les systèmes sociaux restent l’apanage des gouvernements nationaux, la culture sociale européenne est basée sur l’idée que la croissance doit être affectée en grande partie à la protection contre les risques collectifs que sont la maladie, le chômage, le handicap, la vieillesse et la retraite. L’Europe entend faire progresser la société pour être plus solidaire. Selon l’intervenant, si l’Union européenne était mieux organisée, elle pourrait même être porteuse de ce message à travers le monde. Mais dans les circonstances actuelles, il constate que son modèle est aujourd’hui menacé dès lors que le risque est désormais grand pour elle de se voir imposer le modèle social des autres pays, basé exclusivement sur la croissance.

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