L’Europe et les citoyens

Publication : 10 avril 2008

A l’occasion de la présidence française de l’Union européenne qui débutera le 1er juillet 2008, Fenêtre sur l’Europe en partenariat avec Studio Ecole de France (STUDEC), organise une série de magazines radios, résumés en vidéos, consacrés à de grands thème européens. Aujourd’hui, Noëlle Lenoir ancienne ministre déléguée aux Affaires européennes et présidente du Cercle des européens, parle du rapprochement de l’Europe et des citoyens.

Elle y présente notamment son idée de "Livret du citoyen européen".

Noëlle Lenoir ancienne ministre déléguée aux Affaires européennes et présidente du Cercle des européens, parle du rapprochement de l’Europe et des citoyens, dans le prolongement des travaux du HEC Europe symposium, qu’elle a présidé en février 2008 dernier et dont les conclusions seront remise en mai prochain.

Quelles pistes pour rapprocher l’Europe de ses citoyens ?

Selon Noëlle Lenoir, l’Europe a atteint "un niveau de maturité politique relativement important", mais le paradoxe réside dans le fait que cet espace européen, ouvert aux citoyens, "n’est pas réellement un espace citoyen". Ceci tient en grande partie au manque de politisation des institutions de l’Union européenne qui ne constituent pas encore un réel gouvernement politique.

Pour rapprocher l’Europe des citoyens, il faudrait avant tout, selon Noëlle Lenoir, "rendre les citoyens aptes à réellement profiter de l’espace européen", notamment en terme d’emploi, de mobilité, d’apprentissage des langues...
L’ancienne ministre des Affaires européennes propose également la création d’un "livret citoyen". Celui-ci aurait une valeur juridique et serait remis à tous les jeunes, de façon solennelle, à leurs 18 ans. Il consignerait un ensemble d’informations pratiques sur l’UE ainsi qu’un ensemble de droits et devoirs.

Trop de communication institutionnelle et pas assez de formation

Le constat est celui d’une distance énorme entre la réalité de l’UE, de ses actions et de ses réalisations, et la perception qu’en ont les gens. 80% des décisions sont européennes et pourtant l’UE est perçue comme "un corps étranger"
"Il n’y a rien de plus concret que l’Europe", affirme Noëlle Lenoir, pour la simple et bonne raison que les compétences de l’UE portent sur des aspects très concrets de la vie, comme la sécurité alimentaire ou l’environnement.
Si l’Union européenne consacre d’importants moyens pour la communication institutionnelle, il y a avant tout un "besoin de formation" chez les citoyens, afin que l’information européenne puisse être reçue et comprise. Cette formation doit s’adresser aux jeunes comme aux hommes et femmes politiques.

L’environnement : une nouvelle conscience européenne

Noëlle Lenoir s’est réjouis du consensus qu’il existe à présent entre les États membres sur l’environnement. Cela pourrait bien en effet constituer les bases d’une nouvelle conscience européenne.
Il s’agit d’une "nouvelle solidarité" entre les citoyens européens, mais cela doit également représenter de "nouvelles contraintes" a tenu à ajouter Noëlle Lenoir, car "la citoyenneté c’est également des obligations et des contraintes".

Focus sur les OGM, au cœur du débat européen

Chargée de mission pour la bioéthique auprès du Premier ministre entre 1990 et 1991, puis Membre et présidente du Groupe européen d’éthique auprès de la Commission européenne, Noëlle Lenoir a longuement travaillé sur les questions de bioéthique et de biotechnologies dont les OGM. Elle dénonce un "faux procès" fait aux OGM. En effet il ne faut pas, selon elle, "barrer la route à la recherche sur les OGM" et les biotechnologies, qui permettent d’importants progrès , notamment en matière pharmaceutique.

En revanche, "le génie génétique est une méthode qui doit être maîtrisée". Il est avant tout nécessaire de préciser et d’expliquer ses conditions d’utilisation, ses risques et ses avantages.